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L’histoire de Rose Valland nous est parvenue grâce à des travaux d’historien.ne.s et des mobilisations associatives. Son histoire sort de l’ombre au milieu des années 90 grâce aux travaux de Laurence Bertrand-Dorléac sur l’art sous Vichy, à des articles scientifiques et à des expositions, en particulier celle du Centre Pompidou en 1997 et celle organisée en 1999 à l’initiative de l’association La Mémoire de Rose Valland (créée en 1997) dans le village natal de la résistante à Saint-Etienne de Saint Geoirs. Depuis, les travaux des historien.ne.es Corinne Bouchoux, Frédéric Destremau, Emmanuelle Polack ou encore Ophélie Jouan ont contribué à la connaissance de cette figure méconnue des musées. Les expositions nées de leurs découvertes ont permis depuis une vingtaine d’années de faire connaître le parcours de Rose Valland.
Cette passionnée d’art a mené une résistance « atypique » comme le souligne l’historienne Corinne Bouchoux dans son ouvrage Rose Valland, la Résistance au musée (Gestes Éditions, 2006). Durant la guerre, dans Paris occupé, Rose Valland reste à son poste au musée du Jeu de Paume, prend en note et transmet au péril de sa vie toutes les informations dont elle dispose concernant les déplacements des œuvres d’art, qui transitent par le Jeu de Paume, spoliées et pillées par les nazis. Rose Valland se crée une réputation de « capitaine Beaux-Arts » après la guerre. Elle se rend en Allemagne pour mener des recherches pour retrouver ces œuvres d’art grâce à l’importante documentation qu’elle a constituée durant le conflit. Elle contribue ainsi au rapatriement de plus de 60.000 biens culturels.
Rose Valland partagea sa vie avec une anglaise de dix-neuf ans sa cadette, Joyce Helen Heer (1917-1977). Ces deux passionnées d’art et de culture vécurent ensemble à Paris et partagèrent le même toit au retour d’Allemagne de Rose Valland. Des recherches sont à mener pour mieux connaitre le parcours de Joyce et préciser ses engagements durant la guerre.
En 1988, le nom de Rose Valland est donné au collège de Saint-Etienne de Saint-Geoirs dont elle est native. En 2003, une place de son village natal est baptisé de son nom. L’association pour La Mémoire de Rose Valland est à l’initiative de la plaque inaugurée au musée du Jeu de Paume en 2005 par le Ministre de la Culture, qui rend hommage à son action de résistance. Puis, en 2014, une plaque commémorative est apposée à son domicile parisien, rue de Navarre à Paris. En 2019 enfin, une rue à Grenoble est baptisée à son nom.
Actuellement, des personnes et des institutions à travers le monde poursuivent l’engagement de Rose Valland à restituer les œuvres d’art spoliées par les nazis. Des travaux universitaires sur les spoliations nazies continuent d’être menés afin de mieux comprendre comment Rose Valland s’est engagée, selon ses propres mots, pour « sauver un peu de la beauté du monde ».
Nous remercions chaleureusement l’historienne de l’art Ophélie Jouan pour le temps qu’elle a consacré à partager ses recherches et à échanger avec l’équipe de Queer Code. Cette carte numérique est le fruit de cette riche coopération.
Nous vous proposons de poursuivre cette exploration dans l’histoire de Rose Valland et de l’art en guerre avec une bibliographie sélective.
Cette cartographie numérique vous est présentées à l’occasion des Journées du matrimoine de 2021, afin d’inviter à découvrir le parcours complexe et fascinant de cette charismatique « capitaine Beaux-Arts ».